Bon épisode, bien fun, avec des gags visuels bien trouvé et des passages chantés toujours bien écrits.

Oh mon dieu ! Comment une petite mini-série comme ça parvient-elle à gérer autant de twists qui nous accrochent et à nous faire nous attacher aussi vite à tous les personnages ?

Il semblerait que les épisodes pairs (étant diffusés toujours à la fin d'un "double-épisode" puisque Cartoon Network a diffusé la série à raison de 2 épisodes par soirée) réservent toujours leur lot de surprises et un cliffhanger à nous en faire tomber la mâchoire. La fin de cet épisode mêle avec brio sa révélation concernant Adelaïde et Béatrice. Voilà donc pourquoi cette dernière semblait avoir un comportement de plus en plus étrange dans les deux épisodes précédant la scène...

"Voilà donc pourquoi..." est peut-être la phrase que je m'entends prononcer le plus souvent en regardant ce cartoon. Nos héros arrivent sur une croisière de grenouilles. Voilà donc à quoi servait la grenouille depuis le début de la série ! A nous faire introduire les grenouilles dans l'univers du Unknown. Encore une fois l'histoire du jour se déroule principalement de manière féerique, comme un conte en chansons et en musiques. Wirt et Greg se retrouvent dans une fanfare et doivent se sortir de la situation en se devant d'être de crédibles instrumentistes. Voilà donc pourquoi Wirt a révélé à Beatrice ses talents de musiciens dans l'épisode précédent !

Dire qu'il y a encore tant d'éléments que la série semble nous avoir introduit par le passé dans le but de s'en servir plus tard. Wirt et Gret étant des demi-frères est ce qu'il me vient à l'esprit, quel intérêt d'avoir créé ça si cela n'a aucune suite ? Et il doit y avoir tant d'autres choses que j'ai déjà oubliées...

En plus de ça cet épisode aussi pose des choses essentielles pour la suite. On le voit à travers de subtils rappels tels que celui de la "bête" par une des grenouilles, ou bien le dialogue entre Beatrice et Wirt à propos de sa place dans ce nouveau monde. Avant il était un garçon amoureux très maladroit qui avait des problèmes (Voilà donc l'intérêt de nous avoir parler de son amourette dans l'épisode précédent ! Et oui, encore un "voilà donc"). Dans ce nouveau monde, il est un héros malgré lui. On voit toujours ses traits qu'il doit certainement avoir dans le vrai monde (il est maladroit, froussard...) mais dans le monde des cartoons, le gaffeur devient héros. C'est un classique dans les dessins animés, mais cette série choisit de l'aborder de plein front, voire peut-être de s'en servir par la suite ?

Aussi, j'ai tilté sur une ligne de la chanson des grenouilles. Je dois avouer, honte à moi, que je ne prête quasiment jamais attention aux paroles des chansons depuis le début de la série. La faute à mon niveau d'anglais, je regarde la série en VOSTEN (pas le choix) et les passages en chansons sont souvent plus compliqués à cause de certains mots choisis pour la rime et étant donc assez inhabituels, en plus d'être prononcés très rapidement... difficile de vraiment comprendre tout le sens d'une contine à part vers par vers. Mais j'ai évidemment su reconnaître le titre de la série "Over the Garden Wall" ("par-delà le mur du jardin") dans une des lignes de la chanson des grenouilles. La chanson nous aurait-elle donné la signification du titre - et donc, de la série ? Jusqu'à maintenant, je pense que le jardin en question fait référence à la maison des enfants, Wirt et Greg, dans leur vie normale, et que par-delà le mur de ce jardin se trouve le monde dans lequel ils ont atterit, un monde impossible et merveilleux, ce qui signifie que derrière chaque maison se cache un monde inconnu à la portée de tous.

M'enfin, chapitre 6, il est peut-être un peu tôt pour théoriser sérieusement sur la raison de l'existence de ce monde "the unknown".

Bref la série pose avec cet épisode plein de pistes pour la suite, et pas seulement avec le changement drastique concernant le personnage de Beatrice, même si cet aspect est le plus évident et le plus choquant. Nul doute que les épisodes suivants seront encore plus rythmés qu'auparavant.

Et c'est que la série sait aussi faire rire en plus de ça ! Oui, certains passages sur le bateau sont parmi les moments où j'ai éclaté de rire dans la série. Les gags sont peu nombreux (encore heureux vu la durée de chaque épisode), ce qui permet de laisser la place au scénario. Mais les quelques gags présents, la plupart du temps répétés (les gens qui trébuchent sur des tétards, le running-gag sur le prénom de la grenouille de Greg, les grenouilles qui avalent les mouches) font "mouche" à chaque fois (ahah elle est bien bonne...).

C'est donc toujours autant génial de voir une série animée qui fait à peu près TOUT. Vraiment, TOUT ce qui est imaginable de faire, la série le fait.

C'est à la fois un conte classique de par des intrigues très simplistes en apparence, des chansons aux allures de contines pour enfants. On le voit d'ailleurs lorsque la série fait hommage à certains classiques du genre (tels que les contes de Perraut), et ce, dès le premier épisode, de par la reprise du mythe du petit poucet... non, même avant ça : dès le générique en fait, la série prend des allures de conte pour enfant, avec le bouquin et les titres des épisodes : "Chapter 1", "Chapter 2", etc.

C'est aussi un conte mature également, de par des personnages fouillés, des thématiques adultes, des rebondissements haletants.

C'est un récit fantastique et merveilleux comme l'appuie la - toujours superbe - mise en scène dans ce nouveau monde. Mais ce récit touche également parfois aux genres de la comédie, de l'horreur...

Il y a même du méta ! Et oui, Wirt et Beatrice utilisent plusieurs fois, dans cet épisode et dans le précédent, le terme "personnages" et "traits de caractère" pour parler d'eux, dans le dialogue à propos du héroïsme apparent de Wirt en fait. Ce qui n'a de sens que s'ils ont conscience d'être des personnages d'un conte... autrement dit, la définition du méta.

Que dire ? Il n'y a rien qu'Over the Garden Wall ne fait pas ou ne fait mal. Et dire que chaque épisode ne dure que 10 minutes...

Et dire qu'il ne reste plus que quatre épisodes...